LE PAVILLON DE VERRE Á KYOTO

La perception de l’espace qui nous entoure et notre relation à l’environnement est l’un des crédos des aménagements japonais. Le jardin de thé en est un bon exemple. Il faut reconnaître que l’expérience ultime qui s’est déroulée au Shoren-in en est une admirable adaptation contemporaine mais redevable à la tradition.
Fort de son projet baptisé ‘KOU-AN glass teahouse’ montré à la Biennale de Venise en 2011, l’architecte Tokujin Yoshioka expose finalement son projet au prestigieux temple à Kyoto.

Le pavillon de thé est un monde en soi, fermé sur l’extérieur d’un jardin où le visiteur se promène en guise de préambule à la cérémonie mais qui disparaît quand il est entré. Pour se rappeler du jardin et du changement des saisons, c’est le son de l’eau claire, le dessin de vagues sur la boîte à thé et la fleur du vase qui aident à rafraîchir l’atmosphère de l’été. En hiver, une branche de prunier et le son de l’eau frémissante aident à attendre l’arrivée du printemps. Chaque geste transpire la saison.


Ici toutefois, le pavillon est parfaitement transparent. Il ne contient pas de vase à fleur, pas de peinture murale, pas de tatamis de paille. Seulement un banc de verre, un chaudron pour chauffer l’eau et une boîte à thé. La fleur est ici remplacée par le rayon de soleil qui traverse le verre du toit et se dépose en arc-en ciel au sol (KOU-AN signifie ‘abri de lumière’). Cela ne se produit qu’à un moment défini de la journée. La notion de temps. Aussi le sol de verre illuminé rappelle le reflet de l’eau, l’ingrédient primordial pour le thé.
L’ESPACE SE TRANSFORME ALORS EN TEMPS

Le pavillon est posé sur un pont-observatoire qui commande une vue à 360° sur les collines environnantes et le jardin en contrebas. Le lien avec l’histoire n’est jamais loin au Japon. On raconte que l’empereur Kanmu gravit la colline en 794 et trouva la vue si belle qu’il décida d’y construire la nouvelle capitale, Kyoto !
