Extraordinaire Parrotiopsis

EXTRAORDINAIRE PARROTIOPSIS JACQUEMONTIANA

Trop oublié du monde des chasseurs de plantes, Victor Jacquemont (1801-1832) n’est pas moins l’un des précurseurs de l’ethnobotanisme tant prisé aujourd’hui. Il embarque en 1828 pour un voyage en Inde qui lui sera fatal. Envoyé par le Museum d’Histoire Naturelle, il botanise en remontant vers les sources du Gange dans les Himalayas où il est surpris de voir comment les plantes utilisent les mêmes mécanismes d’adaptation que celles qu’il a pu observer dans les Alpes. Mais de retour à Delhi, une tumeur au foie l’emporte. Il nous reste un énorme herbier de quelques 5.800 plantes dont certaines portent son nom : Betula jacquemontii, le plus célèbre, mais aussi le troublant Parrotiopsis jaquemontiana.

Peu cultivé, l’arbuste de la famille des hamamélis ouvre d’étranges fleurs en mars et avril, comme un petit bouton jaune à la manière d’une pelote d’aiguilles entourée de bractées blanches. L’arbuste, avec le feuillage naissant, ressemble alors à un comptoir d’oeufs sur le plat, chacun parfaitement distinct de l’autre. Le feuillage apparaît plissé à la manière d’un charme et prend de très belles couleurs à l’automne. Le port est assez raide, puis s’étale mais vous avez largement le temps d’attendre. Le nôtre est planté depuis 15 ans et reste très érigé.

CULTURE

Pas si facile que çà. Son atout majeur est aussi son talon d’Achille : sa floraison précoce. Il supporte parfaitement le gel (origine himalayenne !) MAIS si un grand froid survient en mars, bye bye l’abondante floraison. Le plus important est donc de lui trouver un endroit à l’abri du vent. Il vaut mieux le planter à la mi-ombre car il aime avoir de la fraîcheur en été. Pensez donc à le planter non loin d’arbres qui apporteront un peu d’ombre. Et s’il est content… vous aurez une seconde floraison à l’automne.


Je vous laisse en compagnie d’un commentaire que Jacquemont a laissé sur ses visites en Inde. Pour sûr, il avait bien choisi sa voie. Eût-il été ethnologue ou historien de l’art…

‘Les temples sont tout petits, dégoûtants des offrandes de riz et de fleurs d’oeillets des Indes que les dévots font à certaines pierres sculptées grossièrement, et qui tombent éparses sur l’aire mouillée sans cesse de l’eau du Gange. Quelques taureaux et des vaches (car j’en ai vu s’accoupler à la face de Dieu) errent dans l’intérieur et dans les allées étroites qui y conduisent, lèchent les dieux pour attraper les grains de riz collés sur leur face humide et ramassent les offrandes tombées à terre. Partout, dans une niche voisine du sanctuaire, une demi-douzaine de brahmanes qu’on ne voit pas, font un épouvantable tapage de trompettes, de tambours et de tam-tam. C’est hideux.’

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