UNE PRAIRIE DE FLEURS SUR MESURE
La mode est aux fleurs sauvages et bon nombre achète les fameux mix ‘tout en un’ qui garantissent un fleurissement comme il n’en existe que dans le jardin d’Alice au Pays des Merveilles. Seulement voilà, après une première année potable, la seconde ne présente plus vraiment d’intérêt et la troisième affiche un spectacle affligeant de multiples graminées ‘fouillis pas beau je te déteste’. Le problème est fixé dès le départ : semences de plantes annuelles (une vraie prairie est composée à 90% de plantes vivaces !!!!) mêlées à beaucoup trop de graminées.
A Pairi Daiza, on utilise des tapis qui ressemblent comme deux gouttes d’eau aux carpettes de pelouse à étendre sur un terrain nu et propre pour obtenir un effet instantané. Le tapis sous-jacent prévient le développement d’adventices non désirées. Le résultat est bluffant car à peine posé, le tapis se met à livrer de jour en jour une multitude de fleurs. La photo ci-dessous montre des tapis installés il y a à peine un mois dans des conditions plutôt pénibles de canicule !

Le mélange est actuellement tout blanc car il vient d’être installé et nous sommes à la fin juillet. Mais le mélange comprend 27 espèces de vivaces dont la floraison s’échelonne d’avril à l’automne, comprenant des Daucus carota, la carotte sauvage surtout visible actuellement, mais aussi des oeillets, thyms, Anthemis, ails, Echium, achillées, Knautia, Centaurea, Filipendula, Silene, Veronica…. Autant de plantes très mellifères et résistantes à la sécheresse.

il faut attendre la fin de l’année prochaine pour évaluer la diversité qui peut varier d’un lieu à l’autre, d’une année à l’autre en fonction du type de sol, de l’exposition, de la température et de l’hygrométrie. Il va de soi qu’un sol pauvre est préférable et tout fertilisant interdit. Aucun entretien si ce n’est la coupe en fin de saison. La plupart des visiteurs semble trouver çà ‘normal’ comme si ces talus avaient toujours été là et fleuris alors qu’il n’y avait rien trois mois plus tôt : ni talus, ni arbres, ni chemins, ni fleurs. Mais n’est-ce pas le but du jeu ? Cà me fait penser à Capability Brown au 18ème siècle qui s’évertuait à sculpter le paysage à grands frais pour que le résultat final ne soit surtout pas visible.
Le jardinier, cet anonyme…
