BONJOUR LES TRILLIUMS
Hello ! Vous vivez toujours ? Je commence à en douter. Le dernier article sur les camélias a suscité 300 visites (chic !) mai je n’ai pourtant que 10 commentaires (bof !). Bon, je ne râle pas, mais les articles demandent à leur créateur pas mal de boulot. Alors juste un petit signe, même pour me dire que vous venez de vous couper les ongles, me ferait bien plaisir. Donc, écrivez-moi un petit message et laissez tomber le énième épisode de Hercule Poirot que vous regardez pour la 15ème fois (c’est la femme de chambre qui a fait le coup en envoyant à la victime des chocolats empoisonnés car elle avait refilé la myxomatose en embrassant sur la bouche sa petite cousine).
Cà confirmerait que vous existez encore et on se sentirait un peu moins seul. Merci !
Cà y est ils démarrent ! les plus désirables plantes d’ombre du début de printemps sortent (un peu trop) à la hâte. Tout commence par quelques feuilles tachetées qui s’ouvrent à l’horizontale comme un trèfle trilobé. Les deux que vous voyez sont des semis spontanés apparus après de nombreuses années de présence au jardin de parents qui ont donné des rejetons plutôt déconcertants comme vous allez le voir.

Le nom est très simple à comprendre puisque tout va par trois : trois sépales, trois pétales, trois étamines. Beau à mourir, le T. chloropetalum var. giganteum existe en rouge sang et en blanc. Dans son cas, c’est une plante sessile, càd que la fleur s’attache à la feuille sans pédoncule.

Le feuillage tacheté se marie particulièrement bien avec la couleur de la fleur. A retenir pour le marier dans un parterre avec d’autres plantes comme ici des Podophyllum delavayi ‘Spotty Dotty’. Il faudra toutefois faire attention au large développement de celui-ci et les écarter de 50cm au mieux.

Armez-vous de patience car la plante grossit très lentement. En moyenne une seule tige florale supplémentaire par an. Faites le compte… Pourtant c’est un dur à cuire. La plante adulte ci-dessous a été déplacée l’an dernier et n’a pas bronché. Il pend un peu la tête aujourd’hui car les températures nocturnes étaient plutôt basses. Pas de panique… les tiges se relèvent lentement pendant la journée.


Culture simple à deux conditions. Prévoir un emplacement à l’ombre pas trop sèche même s’il est adaptable avec l’âge. En fait, la plante disparaît en été quand il fait trop chaud et revient au printemps suivant.Ne pas avoir un jardin où l’on bourre les plantes comme une farce de dinde à Noël. Il lui faut donc de l’espace sans concurrence. MAIS, comme sur la photo, un voisin imposant à distance comme ce Podophyllum pleianthum ou un hosta lui fera le plus grand bien car ces géants lui procurent un peu d’ombre et couvrent l’espace laissé vide au milieu de l’été.

La forme blanche est très belle aussi et dans ce cas les compagnes d’ombre à fleurs blanches ou feuillage argenté (cyclamens, fougère du genreAthyrium nipponicum, …) ne manquent pas.

Ici en compagnie de Erythronium californicum ‘White Beauty’. Chouette, ils sont originaires de la même région !

Plus facile encore et surtout bien plus rapide, le jaune T. luteum remplit les forêts du Tennessee au printemps, parfois par milliers.

Super en compagnie de Smyrnium perfoliatum mais veillez à contenir cette annuelle qui se ressème abondamment.

Et là le choc ! De par la proximité du pourpre et du jaune, des hybrides spontanés apparaissent dans le jardin et présentent des coloris légèrement roses à la limite du saumoné. J’adore !

En voici un autre aux pétales plus dorés. Et à son pied un autre Trillium à pédoncule cette fois : T. grandiflorum très résistant de par son origine canadienne. Moins raide et donc considéré par certains moins guindé. Facile et florifère !


Pourquoi pas au pied d’un arbuste comme ce Calycanthus ‘Hartlage Wine’. Mais n’oubliez pas de l’éloigner du pied de l’arbuste !

La encore, les mélanges existent et celui-ci développent des nuances roses qui s’atténuent avec le temps mais apportent une belle délicatesse au moment où les pétales s’ouvrent.

Et enfin le plus rare pour terminer… et le plus coûteux ! Encore plus lent que lent : Trillium grandiflorum ‘Flore Pleno’ à fleurs doubles. Blanc immaculé qui se marie bien aux feuillages très clairs, ici un lamier non invasif.

… ou des Epimedium mais dans ce cas choisir des espèces qui ne colonisent pas !

Tous ne valent pas la peine et certains sont réservés aux collectionneurs, surtout si la place manque. Ainsi le discret Trillium cernuum. Un peu décevant par rapport aux autres cités plus haut.
