I WANT SOME HOT STUFF
C’est fou ce que les températures à quelques centaines de kilomètres peuvent complètement changer la donne. C’est évident quand on voit l’allure des rhododendrons en Ecosse qui sont plus hauts qu’un immeuble de deux étages et les vagues d’astilbes et de méconopsis qui poussent mieux que le chient-dent. Il y fait 22°C pendant que nous crevons de chaud…
Je pense vraiment qu’on va devoir changer ses idées de plantations au risque de perdre des arbres. Pour une vivace, on s’en fiche car elle est belle en deux ans. Mais un arbre met des années à pousser et voir son Maackia crever chaque année un peu plus n’est pas très amusant. Je pense que dorénavant, on va laisser tomber les Styrax et autres Stewartia qui ont beaucoup de mal pour se tourner vers d’autres plantes plus résistantes.
Bien… silence… je ne voudrais pas plomber l’ambiance. J’en entends d’ailleurs tomber par terre, et pour certains çà fait beaucoup de bruit. Cà c’est le confinement. Attention. 10.000 pas par jour, un conseil de H&H, heart is not hard.
Alors pour s’émoustiller un peu, on va faire du Donna Summer aujourd’hui (les 10.000 pas) et parler de ‘choses chaudes’…… comme un volcan (çà y est… l’enfance qui revient) . Nous allons décortiquer un jardin dans le jardin de Rosemoor, Devon, jardin de la RHS créé il y une quinzaine d’années et dont l’aménagement a été confié à Roger Webster, un architecte paysagiste de la région.




Beaucoup de plantes utilisées sont originaires des prairies américaines mais le look n’a absolument rien à voir avec Piet Oudolf en ce qu’il réunit deux habitats, drainé et plus frais, inclut de la hauteur sous la forme d’arbres et d’arbustes, et surtout utilise des couleurs fortes. Sa saison d’intérêt s’étale entre juillet et septembre.



Le truc ici, c’est le choix d’une matrice d’une douzaines de plantes récurrentes avec parfois çà et là une fantaisie exceptionnelle. Ceci permet une unité qui manque cruellement à beaucoup de jardins (maintenant, j’en ai marre, je ne le dis plus, vous faites ce que vous voulez).
Il ne faut évidemment pas se louper dans le choix et trouver des performeuses qui poussent facilement et dont l’intérêt dure. Ce qui crée le ‘waow’ ici, ce ne sont pas les plantouilles individuelles mais les larges blocs qui se répétent et se succèdent en vagues.

En plan moyen : Kniphofia ‘Alcazar’, Anemanthele lessoniania (la graminée), Lobelia ‘Queen Victoria’.
A l’arrière : Helenium ‘Sahin’s Early Flowerer’ et Monarda ‘Purple Lace’
Alors qu’autrefois, on restait sagement à distance des parterres soigneusement encadrés, aujourd’hui on se balade entre les parterres, entourés par les plantes qui cachent à demi le visiteur.






Méfiez-vous cependant des belles images. Un jardin n’est pas le vôtre et avant de saliver demandez-vous si vos conditions sont similaires. Par curiosité, j’ai comparé ne fut-ce que les températures. La semaine dernière, le mercure montait ici parfois à plus de 30°C. Au même moment à Rosemoor il faisait…. 25°C et humide. Je pense ne pas devoir expliquer plus…