En attendant Godot au jardin avec un feu d’artifice en final

EN ATTENDANT GODOT AU JARDIN AVEC UN FEU D’ARTIFICE EN FINAL

J’adore Beckett. Ce théâtre a tout de l’absurde en apparence alors qu’il met en place des choses très simples que vit le commun des mortels.

L’intrigue chez lui n’a que peu d’importance. Ce sont les idées qui comptent. Dans ‘En attendant Godot’ les deux personnages attendent en vain Mr Godot qui semble ne jamais arriver. La métaphore de celui qui attend désespérément qu’on vienne le sortir de sa routine. Le pire, c’est que tous deux refusent de faire quoi que ce soit, si ce n’est d’attendre que les choses arrivent, ratant ainsi les meilleurs moment de leur vie : ‘Attendons de voir ce que Godot en pense.’

Dans ‘Godot’ l’un des personnages tire l’autre par une corde, la référence à l’oppresseur et sa victime est évidente. On pourrait le transposer au jardin ?

Quand on a un grand jardin il y a toujours bien un coin bof bof qui mérite d’être remanié après quelques années de pleine maturité. C’est ainsi avec les vivaces. A peine au zénith qu’il faut déjà repenser les choses car l’une a pris le dessus, l’autre a disparu pour je ne sais quelle raison et encore une autre ne fleurit plus et doit être divisée. Les vivaces sont des chiennes qu’il faut tenir en laisse.

Ainsi, l’extrémité d’un long parterre qui mène aux bouleaux méritait qu’on redresse la barre de manière urgente. Un indice qui ne trompe pas : je n’ai aucune photo à vous montrer ‘avant’. C’est dire l’intérêt de l’endroit.

carte d’identité : terre riche limoneuse. Point faible : grosse racine du bouleau voisin qui traverse le tiers du parterre mais qui est maintenant éliminée.

Alors prenons le taureau par les cornes et modifions complètement cet espace peu intéressant. Un joli coin pourtant, en plein soleil à la lisière des bouleaux où s’étaient ressemées des choses pour ressembler à ce n’importe quoi que j’explique évidemment comme ‘un petit paradis de négligence lascive visant à créer un moment de plénitude en phase avec la nature sauvage qui imprime un bien-être positif en rééquilibrant les chakras démontés par tant de pression anxiogène. Inspirez profondément et rejeter le mal en vous en embrassant de vos bras fébriles la rondeur accueillante du bouleau voisin’.

Non… çà n’a pas marché. Je change de tactique. Parterre entier retourné sur un fer de bêche car terre lourde avec ajout massif de compost. Ma recette préférée qui permet de ne plus y travailler pendant cinq ans. Et les plantes? Donnons au lieu un air de prairie sauvage mais pas à la Oudolf trop ordonné.

plantation aléatoire en vidéo (cliquez sur l’image)

Les vivaces choisies sont plantées de manière aléatoire, en grand nombre pour obtenir un effet explosif le plus rapidement possible. Le printemps doit être intéressant même s’il faut reconnaître que la majorité des fleurs s’épanouiront de fin juin à septembre. Pour que les printanières soient belles mais s’effacent plus tard, je choisis des pavots vivaces. La palette est immense mais pour garder la cohérence avec la suite, je choisis ‘Lilac Girl, un peu comme ‘Patty’s Plum’ mais en plus lumineux. A cela, ajoutons quelques Lunaria annua ‘Chedglow’ au feuillage très sombre et fleurs rose soutenu légèrement relevé de mauve.

Papaver orientale ‘Lilac Girl’
Lunaria annua ‘Chedglow’

Passons cette fois à l’été où çà va exploser. Ajout important dans le sol de lave qui avec le compost surélève le parterre par rapport au chemin, assurant ainsi le drainage que nécessite les Echinacea. Mélange de ‘Pretty Parasols’ aux pétales retombants blancs et roses + ‘Hope’ à la tête typique de l’échinacée mais d’une couleur très tendre.

Echinacea ‘Pretty Parasols’
Echinacea purpurea ‘Hope’

plantation en vidéo (cliquez sur l’image)

En contraste, mais toujours dans la même gamme de couleurs, ajoutons le rouge-noir ténébreux d’une scabieuse au rouge rubis d’une Sanguisorba au feuillage légèrement panaché crème.

Scabiosa atropurpurea ‘Chile Black’
Sanguisorba menziesii ‘Dali Marble’

Contraste de forme et de couleur en ajoutant le mauve électrique d’une agastache.

Agastache ‘Blue Boa’

Et enfin, une couleur que je n’utilise pas beaucoup, le blanc pourvu qu’il ne soit pas pur. Vive les ombellifères en mélangeant une vivace Selinum wallichianum dont la tige pourpre n’a pas été choisie pour rien, et le blanc-vert frais de l’annuelle Ammi visnaga ‘Green Mist’. A l’arrière l’extraordinaire Actaea ‘Queen of Sheba’ au feuillage pourpre et aux épis retombants.

Selinum wallichianum
Ammi visnaga ‘Green Mist’
Actaea ‘Queen of Sheba’

Tout le parterre est enfin couvert de lave. Il y a trop de plantes et c’est voulu. La première année, on verra comment se comportent les combinaisons, quitte à enlever l’une ou l’autre qui dénote. Ce n’est pas facile d’obtenir la parfait combinaison de couleurs, idéale sur le papier mais parfois décevante sur place. Et n’oublions pas que l’Ammi est annuelle et que la scabieuse ne vit pas très longtemps.

Et voilà le travail….

Reste à vous offrir le feu d’artifice tant attendu et je vous préviens… ce n’est pas rien. Cliquez sur l’image en dessous. La scène est tournée sur un pont qui enjambe la rivière à Los Angeles. Tout çà sur un medley de l’album de l’année que j’écoute en boucle. Cà fait très 80’s.

(ps: si un étroit bandeau de pub apparaît sur l’image au début il suffit de cliquez sur la croix pour qu’elle disparaisse.)

TRES IMPORTANT : MONTEZ LE SON de votre ordinateur et surtout regardez bien JUSQU’AU BOUT pour le bouquet final que je vous offre pour clore cette année.

RETROUVONS-NOUS L’ANNÉE PROCHAINE AVEC UNE FOULE DE PROJETS ET DE PÉPITES À DÉCOUVRIR ET PARTAGER…

and don’t forget to… SAVE YOUR TEARS FOR ANOTHER DAY…

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