Je vais lui mettre un petit peu de feu

JE VAIS LUI METTRE UN PETIT PEU DE FEU

Hakuin Ekaku – la gentille Otafuku et son client

Le moine japonais Hakuin Ekaku a vécu au 18ème siècle. Il est célèbre pour ses nombreuses peintures zen à l’encre. L’un de ses thèmes favoris est Otafuku, une prostituée âgée qui incarne la vertu des femmes travailleuses, de bon cœur et au sourire optimiste. Hakuin respectait d’ailleurs ces femmes souvent contraintes à la prostitution pour nourrir leur famille. Il les comparait au Buddha en devenir qui renonce au nirvana pour sauver les autres. Ici, on la retrouve ‘en soignant les hémorroïdes’ en utilisant la moxibustion (particules incandescentes) sur le postérieur de son client. Le caractère sur le kimono du client signifie ‘argent’, soulignant la richesse du personnage, et les caractères ‘longévité’ sur celui d’Otafuku. La légende se traduit par ‘on croirait bien qu’il a des hémorroïdes, je vais lui mettre un petit peu de feu’. Otafuku est dépeinte comme une femme simple mais bienveillante, qui accomplit sans se plaindre sa tâche peu ragoûtante. La richesse du vieillard l’a sans doute amené à trop bien boire et manger, et se soumet à ‘un petit peu de feu’ pour guérir son corps. D’après le bouddhisme, on est contrait d’accepter la douleur pour échapper aux flammes de l’enfer.

La calligraphie suit la même structure triangulaire que celle de la composition picturale, comme un effet ‘copier-coller’ de l’image à l’écrit. Le vieillard a le visage levé vers les derniers mots ‘morceau de feu’, le dernier trait d’écriture pointe directement vers ses yeux fermés de douleur jusqu’à ce que la cure fasse son effet.

Mais pourquoi vous parler de cette histoire ? Elle me vient à l’esprit – le ‘petit peu de feu’ – en admirant les couleurs somptueuses du jardin aujourd’hui et que je partage avec vous tel ‘un Buddha en devenir qui envoie des ondes positives à ses semblables’ (j’ouvre bientôt un temple, je vous ferai signe pour la collecte de fonds).

Viburnum et Sassafras
La métamorphose du sassafras est sublime car chaque feuille colore à son rythme ce qui crée un patchwork. Une coloration uniforme est plate alors que les dégradés apportent du volume.
N’oubliez pas les lagerstroemia. Belle floraison estivale, superbe tronc en vieillissant et coloration automnale toujours au rendez-vous quel que soit le sol et la situation.
Vous en êtes bouche baie. L’énorme fructification de l’Arisaema ciliatum var.libuanense sur celle d’un cotoneaster prostré.
Indispensable graminée l’Imperata. Mais que voit-on sur la droite ?…
… un Poncirus trifoliata ‘Flying Dragon’. Citronnier caduc qui s’enflamme à l’automne pour mettre en valeur ses tiges torsadées nues pendant l’hiver.
Avec l’Euonymus europeus ‘Red Cascade’ vous êtes assuré d’une excellente fructification même avec un seul individu.
Pourtant moins connu que ‘Grace’ je préfère le Cotinus ‘Flame’ car son port est plus compact et ne s’alourdit pas d’inévitables tiges pendouillantes.
Version plus soft, l’automne transforme le feuillage des cornouillers panachés de manière originale. Vert pistache, rose fraise et crème chantilly.
Les conifères caducs ont l’avantage de colorer avant de perdre leurs aiguilles.
Taxodium ascendens ‘Nutans’
Et çà c’est quoi ? Non ce n’est pas dans notre jardin. Juste pour vous informer que l’arboretum de Westonbirt en Angleterre est d’une beauté en cette saison à tomber à la renverse. Des centaines d’érables de toutes les couleurs.

9 commentaires

  1. Qu’elle explosion de couleur et comme disait un certain Johnny “Allumer le Feu”. J’en conviens rien à voir avec votre moine bouddhiste……Sublimes les couleurs automnales……………………..Merci pour les jolies photos…………….

  2. Magnifiques couleurs automnales … à tel point que je me demande si cela vaut vraiment la peine de se farcir le déplacement au Japon pour aller voir les érables changer de couleur 🙂

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