Dans le vortex avec Dorothy

DANS LE VORTEX AVEC DOROTHY

Peu de gens savent pourquoi les Américains glissent dans chacune de leurs phrases un f…cking ceci, f…cking cela. La faute revient entièrement au Magicien d’Oz. En 1986 des parents dans le Tennessee vont en justice pour que le roman ne soit plus enseigné à l’école car il ‘promotionne la sorcellerie et l’humanisme laïc’. Les défenseurs du livre descendent alors dans la rue pour protester et s’inspirent de la langue française pour lancer leur  célèbre

‘no f…cking way’. Le mot français inspirant est PURITAIN auquel on enlève simplement le RI. Le mot qui reste est alors traduit en anglais et f…cking est né. C’est pas beau çà ? A vous de juger quelle partie est info ou intox.

Je ne m’en cache pas, mon film préféré, c’est le Magicien d’Oz, l’apologie du retour à la réalité simple, loin de l’artifice d’un monde clinquant où le magicien n’est en réalité qu’un vil imposteur (vous transposez qui vous voulez et où vous voulez selon votre actualité). Tout est super : Judy Garland et ses couettes, Toto le chien que j’aurais bien vu remplacé par Hermès le chat, le lion poltron, le bubon de la sorcière et bien sûr le grand héros, non pas le magicien mais…. the Yellow Brick Road !! Pourtant, même cette histoire cache bien des désillusions.

‘Toto, nous ne sommes plus au Kansas’ !

Le nom du pays enchanté vient bêtement des classeurs à tiroirs de l’auteur qui allaient de O à Z. Gageons que s’il avait été belge et adepte de margarine il l’aurait appelé le magicien d’Ozo. La fille de la pub ressemble d’ailleurs à Judy Garland dans sa période pré barbiturique.

Les nains du pays des Munchkins étaient en réalité des acteurs de cirque, de sales petits porcs bittus du matin au soir, habiles à passer les mains sous la jupe de Garland et organisateurs d’orgies après les journées de tournage. De leurs unions pernicieuses naîtra plus tard un célèbre producteur de cinéma américain, actuellement dans la tourmente. No f…cking way !

Quant à Judy Garland, qui a décroché le rôle à la place de l’urticante Shirley Temple (on l’a échappé belle !), elle finit toxico alcoolo et s’en va définitivement chanter son ‘Get Happy’ à 47 ans sur la route de brique jaune auquel Elton John, sur la même pente raide,  dira définitivement goodbye 25 ans plus tard.

Toute cette histoire pour vous dire quoi ? Vous vous souvenez au début du film de la tornade qui emporte la maison vers le pays d’Oz ?

On a voulu faire la même expérience que Dorothy à Singapour dans le nouveau terminal JEWEL de l’aéroport qui s’est ouvert en grandes pompes il y a quelques mois. Singapour sait frapper fort en matière d’espaces verts et tient à juste titre le record de ville la plus verte au monde. Singapour est un jardin à ciel ouvert. En ce qui concerne Jewel, il s’agit avant tout d’un gigantesque complexe de magasins/restaurants sur dix étages où les gens de Singapour se pressent le weekend pour leurs achats (au plus fort, 300.000 personnes par jour !) mais aussi pour profiter des attractions. Les voyageurs en transit peuvent eux aussi le visiter mais ils doivent d’abord passer l’immigration car il n’y a pas connexion directe entre les terminaux et le Jewel. A ce sujet, l’aéroport de Changi a été désigné plusieurs fois d’affilée meilleur aéroport au monde et le plus vert. Des jardins intérieurs et extérieurs dans tous les terminaux, des murs végétalisés impressionnants, des orchidées et autres fleurs qui dégoulinent de partout.

Le Jewel est la dernière attraction en date, une gigantesque serre construite par l’architecte Moshe Safdie, à qui l’on doit aussi la nouvelle icône de Singapour, l’hôtel Marina Bay Sands, et l’ArtScience Museum à l’allure de fleur de lotus ouverte. Au centre de l’espace principal le toit de verre est percé d’un oculus qui déverse des trombes d’eau descendant jusqu’au sol en un puissant vortex. 30.000 litres d’eau de pluie recyclée tombe par minute en continu, 24h sur 24h avec un spectacle son et lumière le soir. L’eau apporte fraîcheur et humidité à un grand cirque végétalisé qui entoure l’espace central de près de 900 arbres et plusieurs milliers d’arbustes qui forment une forêt intérieure sur plusieurs niveaux, chacun accessible par une route de chemins étroits.

Singapour a encore frappé fort !

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