L’aveugle conduit l’aveugle

L’AVEUGLE CONDUIT L’AVEUGLE

La métaphore du jour en quelques traits.

Hakuin Ekaku est un moine zen japonais qui vécut au 18ème siècle. Il avait l’habitude d’expliquer les concepts difficiles par de simples dessins parlants qui montraient la situation de manière à ce que tout un chacun comprenne au premier regard.

Très belle peinture, celle des aveugles qui traversent le pont. Près du temple où vivait Hakuin se trouvait un pont fait de rondins étroits et glissants qui inspira cette métaphore de la vie quotidienne pour ceux qui n’ont pas connu l’Eveil. Le poème dit :

‘La vie intérieure et le monde flottant qui nous entoure

Sont l’un et l’autre comme le pont de rondins des aveugles.

Le meilleur guide est l’esprit qui peut traverser.

L’esprit éveillé ne craint rien des dangers de la vie.’

Quelques traits d’encre suffisent à camper la situation. La silhouette d’une montagne au loin, un pin sur le rocher qui pointe ses branches vers les aveugles,… L’un d’eux tend un bâton et porte ses sandales à la main. Le second se penche pour tâter le pont du bout des doigts, et le dernier rampe à quatre pattes les sandales suspendues au bout d’un bâton pour l’équilibre. Humour supplémentaire, l’extrémité du pont n’arrive pas jusqu’au versant de la montagne. De simples traits et touches en ‘tons mouillés’ suffisent à définir les silhouettes sur un paysage simplement évoqué et dominé par la longue horizontale du pont. Jamais personne avant Hakuin n’avait peint de la sorte et son influence sur l’art zen à venir allait être très grande.

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