Une réserve botanique en Afrique du Sud

UNE RÉSERVE BOTANIQUE EN AFRIQUE DU SUD

On connaît l’Afrique du Sud pour ses réserves d’animaux. C’est d’ailleurs dans l’une d’entre elles qu’on décida de ramener un souvenir de voyage à la maison. Vous voyez ? Il m’aime déjà. La fille nous dit ‘this is love at first sight’…. J’en suis encore tout ému.

Il a fallu le rétrécir un peu pour qu’il entre dans le cage avant de prendre l’avion mais il a bien supporté le voyage. Il faut dire qu’on lui avait administré un tranquillisant pour que tout se passe bien, ce qui explique la photo le premier jour à la maison.

Mais on le sait moins, il existe aussi une rare réserve privée… exclusivement botanique non loin de Gaansbaai sur la côte sud. La région est célèbre pour une activité inoubliable qui s’étend de juin à novembre jusque Hermanus et Betty’s Bay.

A cette saison, les baleines australes quittent l’Antarctique pour remonter jusque là et mettre bas. Ce sont presque toujours des baleines franches qui s’approchent des côtes. Très curieuses, elles n’hésitent pas à s’approcher des bateaux et voir ce qui s’y passe. Elles étaient sur le point de disparaître dans les années 70 mais elles sont aujourd’hui protégées et leur nombre ne cesse de croître. Les baleines à bosse sont beaucoup plus rares en cette saison et ne font que passer en route vers le Mozambique. Elles ne s’approchent pas des côtes mais nous avons eu ce jour là la chance de les apercevoir.

Au beau milieu du fynbos, près du village de Gansbaai, les Lutzeyer ont acheté en 1991 une ferme de 120 hectares pour sa vue imprenable sur Walker Bay.

Ils avaient l’intention d’y passer leurs weekends et vacances quand ils se sont aperçus qu’ils avaient à leurs pieds une flore que les botanistes ne mirent pas longtemps à qualifier d’exceptionnelle pour ses espèces rares et protégées, plusieurs niches ou communautés écologiques comme le Strandveld le long de la plage et le fynbos plus à l’intérieur des terres. Au fil des ans, l’espace s’est considérablement agrandi pour atteindre à l’heure actuelle une surface de 2.500 hectares protégés sous la forme d’un parc national botanique privé avec un hôtel écologique de grand luxe au toit en ardoise parfaitement intégré au paysage.

L’hôtel offre  non seulement des chambres dont la vue s’étend à l’infini sur la nature et l’océan en contrebas mais aussi des promenades et des activités en relation avec les merveilles botaniques des lieux.

Une partie du parc possède une végétation de type Strandveld, des dunes de sable assez récentes particulièrement calcaires avec un ph de 8 et parmi les plantes une grande rareté : ici on l’appelle la ‘bruyère de Gansbaai’. Nom scientifique Erica triangularis. L’incendie de 2006 avait tout emporté et elle ne pousse que dans une zone de 25km² dont 80% dans la réserve uniquement, sans en connaître la raison. Abondante autrefois, elle a bien failli disparaître à cause de sa cueillette pour l’exportation.

Mais elle a réapparu dès la saison suivante et a commencé à fleurir 5 années plus tard. Rose étonnant, un peu orangé. Fleurs rondes rétrécies à la bouche. Le buisson monte à 1,50m et fleurit à la fin de l’hiver (août-septembre) pendant deux mois sur le sable alcalin et la pierre calcaire de la réserve.

La feuille est étroite, recourbée vers l’intérieur comme pour former un tube. Plus de 700 bruyères existent dans le fynbos, la plupart très localisées. Sur les 860 répertoriées dans le monde, 760 vivent en Afrique du Sud dont 85% dans la région du Cap. Il y a toujours une bruyère en fleurs quelque part à tout moment de l’année.

S’y mêlent souvent des Erica coccinea, beaucoup plus communes cette fois, aux fleurs tubulaires, et anthères proéminentes, visitées par les colibris. Souvent rouge lorsqu’elle pousse en sol acide, il existe à Grootbos une intéressante variante bicolore jaune et orangée typique des sols calcaires.

De très longue durée de floraison, entre mai et septembre, les Metalasia densa, très présents le long des côtes, forment des arbrisseaux qui se mêlent aux Erica. Feuillage typique en petites écailles raides et de la consistance du cuir.

Et bien sûr… les incontournables Proteaceae, légendaires dans le fynbos !

Il faudra qu’on vous y emmène un jour. Cà fait des années que nous n’y sommes pas retournés. Car… un peu plus au nord, voici ce qui vous attend chaque jour…

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