DRAG QUEEN OU INGÉNUE, À VOUS DE CHOISIR
Juin s’achève et les pluies régulières ont transformé le jardin en jungle. J’ai rarement vu en cette saison des graminées aussi hautes, des nouvelles tiges kilométriques sur les arbres, des fleurs qui durent longtemps… longtemps !
C’est la fête aux hémérocalles en ce moment. Il en existe des tonnes pour le meilleur et pour le pire. Je ne vois pas trop l’intérêt de cette quantité pour le jardinier. Cela reste un truc de collectionneurs. Le plus important, c’est de les marier convenablement au jardin et là il y a à boire et à manger. A force de les triturer, de chipoter les chromosomes X et Y, on en vient à créer des choses bizarres. Sur photo, toujours belle évidemment. Dans le jardin, parmi les autres plantes elles ressemblent parfois à des drag queens au service militaire. Leur look de bouquet chic met parfois la pagaille et il devient difficile de les calmer.



Leur nombre incalculable est une plaie et un avantage à la fois. Comment trouver celle qui fleurit abondamment, régulièrement et sans souci ? Si c’est pour avoir une jungle de feuilles avec trois Pompadour qui se la pètent pendant deux jours, je ne vois pas trop l’intérêt. Par contre, cette abondance permet de jouer avec leur tonalité bicolore (laissez tomber les trois couleurs, çà devient de la masturbation colorimétrique) en n’oubliant pas que le plus souvent une note de gorge jaune existe. Si vous la reniez, cela peut créer un contraste bizarre parmi les voisines. Deus solutions : avoir des copines où le jaune existe ou alors créer un contraste fulgurant mais digeste, voir planter des hémérocalles à gorge verte à peine perceptible !



Je n’en fait pas trop mais sans moi c’est le Cri de Munch

Si vous hésitez et que votre parterre est déjà bien rempli, il y a deux manières de procéder à mon sens. Soit vous jouez la carte de la prudence en choisissant une fleur de forme classique sans frous frous et de taille raisonnable. Regardez ce parterre. Sans l’hémérocalle c’est ok bien sûr. Mais avec elle, ç’en devient une évidence.

La classe.





La seconde manière s’adresses aux plus hardis d’entre vous qui n’ont pas froid aux yeux. Le contraste !
Je vous laisse apprécier… ou non. L’intérêt ici est de voir comment s’articulent les hémérocalles dans ce parterre de manière globale ou prises séparément avec seulement deux ou trois vivaces supplémentaires. Cela vous permettra de faire votre (vos) choix. Vous voyez le coeur jaune ? Ne l’oubliez pas.






Terminons par de la sobriété à nouveau. Parmi des plantes qui ne détonnent pas en cette saison comme les graminées, j’aime beaucoup ce petit flash de couleur qui apporte juste ce qu’il faut sans en faire des caisses. Le jaune dans l’hémérocalle suit la couleur du grand genêt au loin.



L’hémérocalle est une fleur d’été. Cà lui va bien. Au printemps, elle ferait sa guindée parmi les délicates des sous-bois et en automne sa fougue ne correspond pas à la mélancolie du moment. Juillet, il faut que çà pète et les hémérocalles n’ont pas leur pareil en la matière.
Sur ce, je souhaite un bel été… et à la prochaine…