Un caramel macchiato sur la lune

UN CARAMEL MACCHIATO SUR LA LUNE

Après l’affaire des gibbons (voir l’article qui lui est consacré) nous restons sur la lune où décidément la NASA ne nous avait pas prévenu qu’il y avait tant de monde. Je vous signale d’ailleurs que l’information que je vais divulguer (mais que fait la presse ?) explique la vraie raison de l’intérêt soudain des Chinois pour l’astre blanc.

Un très célèbre jardin princier au Japon porte le nom de Villa Katsura, d’après l’arbre que nous appelons Cercidiphyllum japonicum, l’arbre ‘caramel’ qui dégage ce parfum typique que redoute tant les diabétiques à l’automne. Un lieu de retraite qui inspire le rêve. On raconte qu’un immortel fut puni et envoyé sur la lune pour n’en redescendre que lorsqu’il aurait scié le Katsura qui y pousse. Malheureusement pour lui, le tronc se mettait à repousser aussitôt le travail accompli. Voilà qui devrait ralentir les ardeurs de ceux qui aspirent à l’immortalité.

la Villa Katsura

Nous en avons planté quatre au jardin. A vous de juger lequel mérite une place chez vous car chacun présente des caractéristiques propres.

L’espèce-type, que l’on rencontre très fréquemment dans les temples au Japon, a le jeune feuillage cuivré mais qui vire très vite au vert. Allure verticale qui n’ennuie personne mais peut monter très haut avec l’âge, même s’il ne pousse pas à vivre allure et n’ennuie personne au sol. À l’automne, il vire au jaune et, contrairement à ce que vous pourriez penser, ce ne sont pas les feuilles sur l’arbre qui sentent le sucre cuit, mais celles qui sont en décomposition sur le sol. Un parfum de caramel d’autant plus présent qu’il y a de l’humidité dans l’air.

Et puis un jour, les pépinières du Vent Val nous parle du cultivar ‘Strawberry’. J’avoue sur le moment être dubitatif. Ils se fichent de ma fraise ceux-là en essayant de me fourguer un autre arbre similaire…

EH BIEN NON ! Jugez plutôt sur la photo. Le jeune feuillage est d’une beauté transcendantale qui me fait penser immédiatement au caramel macchiato. Et quand le soleil arrive… je défaille… Même si le jeu se calme ensuite, je vous conseille de le choisir car c’est là un bonus supplémentaire.

le cultivar ‘Strawberry’
Strawberry Fields forever

Très différent et tout aussi bien pour d’autres raisons, le cultivar ‘Rotfuchs’ (l’appellation Brexit propose ‘Red Fox’, mais c’est la même chose). Sa couleur se rapproche du caramel mais que vous avez fait chauffer un peu trop longtemps (d’où l’appellation ‘caramel macchiato dans la lune’). JE L’ADORE !!! Splendide en version black and white avec des floraisons blanches dans les parages. ensuite, il vire au vert MAIS il garde toujours une once noire, ce qui le distingue de tous les autres feuillages aux alentours. Là encore, la lumière du soleil couchant fait chavirer les coeurs.

‘Rotfuchs’
Le rouge lui va très bien aussi.

Enfin, à vous de voir si vous l’aimez… ‘Chameleon’ est panaché vert et jaune chartreux. Ce n’est pas celui que je choisirais s’il n’y en avait qu’un (bien que les couleurs automnales sont très belles) mais sa couleur apporte une note de lumière et de fraîcheur à la mi-ombre.

‘Chameleon’
Les voici tous les trois qui ouvrent le sous-bois.
Mais n’abusez pas de son parfum à l’automne. Vous pourriez voir des choses renversantes.
Let me take you down
‘Cause I’m going to Strawberry Fields
Nothing is real
And nothing to get hung about
Strawberry Fields forever


7 commentaires

  1. Je ne connaissais pas toutes ces variétés de Cercidiphyllum. J’en ai 2 chez moi (des tout bêtes) qui, chaque année, se font surprendre au débourrement par un peu de gel nocturne et printanier. Peu importe, ils s’en remettent et les feuilles grillées me gratifient alors de cette bonne odeur de caramel…

  2. Strawberry Cercis forever !
    Il va falloir que je le déniche, et accessoirement un jardin aussi, pour le planter dedans.
    Merci pour ces 3 découvertes, je ne connaissais que le “basique” déjà bien sympathique.

  3. Bonjour, merci pour les comparaisons.Je vous précise que dans cet article aussi il y a une photo à l’envers : la dernière.

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