Le gluten du Muhlenbergia n’aura pas ma peau

LE GLUTEN DU MUHLENBERGIA N’AURA PAS MA PEAU

Ce matin je lis dans la presse que le gluten est en passe d’éradiquer l’espèce humaine vu le nombre de personnes lourdement atteintes de ses méfaits. Pourquoi n’y Aton pas pensé plus tôt ? Regardez les anciens Egyptiens. Ils sont tous complètement desséchés.

Du coup j’hésite à vous montrer la plante du jour, pourtant indispensable. Bon, du bout des lèvres je vous donne son nom. C’est une erganime (en mélangeant les lettres du mot, je conjure le mauvais sort) :

MUHLENBERGIA RIGENS

Mais avant de vous risquer à lire sa description, je vous inflige quelques remarques au sujet du gluten que j’ai réunies pour vous expliquer la réelle menace qui pèse sur nous.

Ce sont les Américains qui ont découvert les premiers les méfaits du gluten et lui ont donné ce nom. Cette molécule a le don de coller la paroi de vos intestins, responsable ainsi des ballonnements mais en dix fois plus fort que la Patex. D’où son nom ‘glu ten’. 

L’université de Steenokkerzeel a démontré que les cellules de gluten s’adaptent aux meilleurs produits d’entretien de la tuyauterie. Il faut désormais combiner l’ingestion de Yakult et d’Activia trois fois par jour pour tenter d’enrayer ce processus.

Toujours la même prestigieuse université admet tout de même que des solutions existent et donnent d’excellents résultats. Ainsi, les nombreux pesticides utilisés en culture du blé, nullement responsables de nos problèmes gastriques, parviennent à figer les molécules du gluten qui éclatent au contact de ces produits. Il suffirait de leur fixer un réducteur de flatulence pour éviter les désagréables effets gênants qui s’en suivent.

On ne dénonce pas assez les méfaits du gluten. On peut se demander par exemple si Guy Béart, paix à sa guitare, n’aurait pas risqué d’être jugé pour maltraitance infantile en obligeant sa fille à boire chaque matin un bol de céréale au blé complet. On sait comment la jolie Manon des Sources se bat encore et toujours contre de sérieux problèmes labiaux qui ne la quittent plus.

A voir le nombre sans cesse grandissant de consommateurs de produits sans gluten, pourtant largement dénoncés par les grandes surfaces, on pense que la maladie coeliaque pourrait emporter plus d’individus que la peste au moyen-âge. Maladie très contagieuse quand on sait que l’ingestion de gluten provoque chez l’humain une réponse immunitaire qui endommage les replis de l’intestin. Des particules microscopiques peuvent donc être véhiculées dans les celles, transportées par des cuisiniers peu scrupuleux sur votre assiette, sans parler des toilettes dans les avions et autres lieux de promiscuité.

Pourtant nos céréales sont aujourd’hui le résultat de complexes et multiples croisements qui tendent à favoriser et dynamiser la mémoire et les facultés cognitives, surtout si on les brasse avec sagesse. Les stades de football en sont un très bon exemple comme ce supporter de l’équipe de France qui diffuse par erreur l’hymne d’Andorre devant les joueurs albanais. La faute au bac de Jupiler qu’il avait oublié d’ingurgiter avant le match, victime de ce que les médecins appellent ‘le black-out cognitif’.

Environ 10% de la population s’auto diagnostique intolérante au gluten, dont 80% sont des femmes. Décidément toujours en avance sur ses homologues, l’université de Steenokkerzeel poursuit une étude sur l’échantillonnage de celles qui consomment de la bière. Il y a les blondes, les brunes, les blanches, les fermentées, les pâles, les ambrées,….

Trêve de plaisanterie, passons au Muhlenbergia qu’il est grandissimement temps de planter dans votre jardin.

Un certain Mr Muhlenberg, pasteur en Pennsylvanie au 18ème siècle, adorait les graminées et comme le gluten ne lui faisait pas peur, quand il prit sa retraite il se spécialisa dans la botanique et notamment dans les graminées. C’est en son honneur que l’on nomma ce qui pour moi est l’une des plus intéressantes graminées qu’un jardin peut accueillir, le Muhlenbergia rigens.

Muhlenbergia rigens

Avec lui nous nous dirigeons vers le Nevada, le Texas et la Californie où il vit dans une variété de biotopes assez étonnants depuis les zones caillouteuses et sableuses sèches mais aussi humides pourvu qu’elles soient drainées. La plante forme en quelques années une imposante touffe de feuilles quasi persistantes dans son lieu d’origine. Pas de quoi fouetter un chat du moins jusqu’au début de l’été où l’on observe une transformation éblouissante. Voilà que s’élève vers le ciel un nombre impressionnant d’inflorescences très fines qui s’arquent gracieusement en forme de fontaine et chaque aiguille capte les rayons du soleil et les reflète en une tonalité vif-argent. Belle adaptation à l’ensoleillement mais aussi à la sécheresse.

Son envergure est elle aussi impressionnante. Il faudra tout de même attendre un peu mais en quelques années elle occupe un volume de deux mètres en tous sens. Le moindre vent la transforme en sculpture vivante ce qui apporte ce rythme et cette souplesse si caractéristique de nombreuses graminées. Il va sans dire qu’il ne faut surtout ne pas la coincer entre des arbustes. L’idéal serait de pouvoir tourner autour en la plantant au milieu d’un parterre en forme d’îlot par exemple. Surtout qu’elle fleurit tout l’été et si l’hiver n’est pas trop pluvieux les inflorescences restent longtemps en place même si le couleur change et que les longs épis se décolorent en un jaune paille.

Grand avantage, c’est une graminée qui n’envahit rien et qui vit très longtemps sans besoin d’être divisée régulièrement : pas de semis spontanés chez nous ou alors très rarement, pas de racines pernicieuses et vagabondes. La division de la plante n’est d’ailleurs pas facile du tout. Il vaudra mieux semer les graines mais impérativement à l’intérieur à l’abri du froid et de l’humidité. 

Voilà d’ailleurs ce qu’elle n’aime pas : l’humidité du moins stagnante et l’ombre où elle ne fleurit pas et s’étale misérablement. Il faudra un sol bien aéré et surtout parfaitement drainé. Et n’hésitez à ajouter à la plantation des éléments drainants comme de la lave ou du gravier. Même durant la pire canicule il ne sera pas nécessaire de l’arroser.

10 commentaires

  1. Un peu trop imposante pour mon mini- jardin…Mais superbe lorsqu’elle dispose d’un bel espace et surtout ne pas oublier” la lave ” comme nous la si bien expliqué Guy lors de la visite du 22 juin…………….

  2. Quel commentaire! Je connais cette plante pour l’avoir achetée 2 fois et l’avoir perdue 2 fois dot la dernière avec une bonne quantité de lave en haut d’un talus en plein soleil. Alors, malgré ta description , j’arrête les frais. Bonne soirée.

  3. Il semblerait que le “Muhlenmachin” ait des propriétés intéressantes quand on le fume également…
    Serait-ce le prochain billet de blog : “comment faire sécher le Muhlenmachin ?”

  4. Découvrir une plante en riant c’est original Francis !
    Je rejoins les commentaires précédents, à mon avis tu as trop fumé la moquette , lol
    Ne change pas ,j’adore te lire

  5. Sa rusticité paraît faible,-10 degrés au sec. Et toujours le problème de la trouver.Un sol alcalin peut- il convenir proche de la mer ?

    • Oui moins 10. Mais ça fait plus de dix ans qu’il est au jardin. Les deux premières années sont les plus critiques pour l’humidité hivernale. Après, ça me semble plus difficile de le perdre car si la périphérie meurt, le centre reste intact. Il vaut donc mieux donc planter un sujet qui a passé un an ou deux en pot. On le trouve en Angleterre chez Knoll mais aussi à la fête des plantes de Chantilly, il y a un spécialiste des graminées chez qui nous l’avions acheté à l’époque où c’était encore Courson. Originaire de zones diverses ouest des USA, pousse près de l’eau et sol sableux et aussi arides. Vit très longtemps. Je devrais faire des petits…

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