HÉ BÉ !
J’espère mesdames que vous n’exagérez pas sur les salades. La déesse Héra, pourtant stérile, a fait un bébé toute seule. Certains disent qu’il y a du JJ Goldman là-dessous mais la réalité, c’est qu’elle a mangé trop de laitues sauvages. Cette arnaque à la fertilité viendrait du lait blanc qui suinte du coeur de la salade quand on la craque.
Quoi qu’il en soit, sa fille se nomme Hébé qui personnifie l’éternelle jeunesse et on la voit ici verser l’élixir d’immortalité aux dieux.

Certains murmurent que Jane Fonda serait sa réincarnation sur Terre. Quand on voit avec qui elle a fricoté dans Barbarella, çà ne m’étonne pas. Et çà au moins… c’est pas de la laitue… ni des salades !

Bien sûr, la déesse est à l’origine du nom de la plante extraordinaire que, au vu la situation climatique actuelle, vous vous devez de mettre au jardin même si son origine douteuse, l’Australie et la Nouvelle Zélande, devrait nous refroidir un peu. Il y a dix ans encore on les ratait. Mais il y en a maintenant cinq au jardin et ils se portent parfaitement bien. Que voulez-vous de plus : une floraison miraculeuse et abondante pendant tout l’été, un feuillage persistant et une absence totale d’arrosage quoi qu’il arrive. Ce sont des plantes qui supportent tout, même les pires conditions comme le vent, le sel et la pollution, ce qui explique que dans leurs pays d’origine ils pullulent à tous les carrefours.
Bien sûr certains sont plus fragiles que d’autres mais le choix est large, depuis le couvre-sol impénétrable au gros arbuste d’une incroyable rapidité. Et si vous vous trompez d’endroit, aucune crainte à avoir, ils se déplacent très facilement car l’enracinement est peu profond (mulch en hiver !). Voici ceux de notre jardin.
Hebe ‘Watson’s Pink’
L’avantage avec les Hebe, c’est qu’ils poussent très vite mais si celui-ci ne monte qu’à environ 1,50m de haut. Cette plante est au jardin depuis trois ans. Acheté au Pays de Galle à 6 euros, notre réticence s’est évidemment vite envolée. Il vaut toujours mieux choisir des formes à petit feuillage, mieux résistants. Persistant bien sûr avec un nouveau feuillage bronze et une fleur rose qui s’éclaircit avec l’âge. Longue floraison très parfumée en été. Hyper mellifère.



Hebe ‘Lady Ardilaun’
Il porte le nom de la femme la plus riche d’Irlande au tournant du 20ème siècle. Alors celui-là il est vraiment incroyable. Enhardi par les anciennes expériences, on l’a planté l’an dernier. Le feuillage est aussi intéressant que les fleurs. Les tiges sont au départ noires et le nouveau feuillag pourpre. Il redevient vert mais il pousse sans arrêt et il y a donc toujours un peu de noir quelque part. Les fleurs sont d’un mauve intense presque bleu. Il supporte très bien, comme tous les Hebe, une taille régulière et comme il ne dépasse pas un mètre, on s’en sert en Angleterre comme haie basse. Fortement taillées, les branches deviennent aussi drues que du buis et l’arbuste forme alors une boule noire qu’on arrête de tailler en fin de saison.
Ne vous fiez pas au manque de fleurs sur les photos. Ce n’est que le début et chaque feuille pourpre dressée est synonyme d’épi floral à venir. Cà promet !



Hebe albicans ‘Sussex carpet’
Le plus incroyable de tous nos Hebe. Il forme un impénétrable couvre-sol qui s’étend à l’infini. Vous avez vu la situation ? Une butte en plein soleil mais la plante n’est JAMAIS arrosée. Ne rêvez pas, il est introuvable. Alors on l’a bouturé cette année et si çà marche, on en aura aux portes ouvertes de l’année prochaine. Sans doute le meilleur couvre-sol de la planète qui n’est jamais sans fleurs en été. C’est bien simple, elles sont tellement nombreuses qu’on a l’impression qu’il n’y a pas de feuillage (persistant). Les boutons sont roses mais virent rapidement au blanc pur. Extraordinaire avec des feuillages pourpres, bien sûr.




Juste pour vous donner une idée de leur exubérance, voici Hebe parviflora ‘Angustifolia’, le ‘vétéran’ planté il y a six ans. On l’avait trouvé dans une pépinière qui le vendait pour en faire de hautes haies de trois mètres. Eh ben, on a du le ratiboiser à 40cm du sol car il dépassait les deux mètres de haut à une vitesse éclair, à la manière du troène. Regardez comme il redémarre de rien en une seule saison ! Imaginez des épis floraux blancs partout en été.


