L’HUMBLE JARDIN DE DU FU
Du Fu est l’un des deux plus grands poètes chinois. Il a vécu sous les Tang au 8ème siècle. Durant la guerre qui faillit renverser le pouvoir en place il s’enfuit au Sichuan et s’installe pendant quatre ans dans une humble chaumière, la période la plus féconde au cours de laquelle il écrit ses plus beaux poèmes.



La maison d’origine n’existe plus mais on a reconstruit une chaumière au début du 19ème siècle sur le site dans un superbe jardin qui permet aisément d’appréhender l’atmosphère de quiétude qui fut celle du quotidien du poète.


Une colonne d’aigrettes des neiges traverse le ciel bleu
Ma fenêtre contient des pics couverts de glace millénaire
Ma porte abrite des bateaux qui ont descendu dix mille kilomètres de rivières.’
Poète réaliste à la plume rare, patriote convaincu il vécut pourtant une vie misérable malgré l’influence considérable qu’il allait exercer sur les générations futures. Les vers sont simples parfois percutants quand il dépeint les réalités de la guerre, bucoliques quand il chante le calme de la vie rurale. Mais toujours liés à la vie quotidienne.





‘ Au sommet du mont Tai majestueux,
De nombreuses montagnes sont petites devant nous. ‘

‘ Derrière la porte rouge, çà pue la viande et le vin.
Sur la route, les hommes meurent de froid.’
Le jardin proprement dit épouse la forme d’un ovale traversé par un cours d’eau et de nombreux chemins aléatoires sans but apparent qui permettent de se perdre et s’asseoir pour contempler les points de vue ou encore s’asseoir pour boire un thé.




Dans l’un de ses poèmes il parle du ‘sentier des fleurs’ qui traversait le jardin : ‘Mon sentier est empli de pétales. Jamais je ne le balaierais. Mon portillon est fermé mais il s’ouvre maintenant pour vous.’
